Jordskott, conte de fée pour adultes

Bande-annonce Jordskott

 Une femme flic dont le père vient de mourir retourne dans le village où elle a grandi. Cette femme, elle a une blessure, plaie ouverte qui n'a pas cicatrisée : celle de sa fille disparue lors d'un pique-nique en forêt. Lorsque un enfant réapparaît sur sa route et qu'un autre disparaît, c'est le moment pour elle de replonger dans ses souvenirs malheureux et de remonter le fil de la disparition de Joséphine.

Cette série démontre d'abord que tel un film, une saison équivaut à une histoire. Episode par épisode, l'histoire se tisse et prend un tournant que l'on n'attendait pas au départ. Jugée d'abord trop classique par certains lors des premiers épisodes, Jordskott parvient à une démonstration brillante : le conte de fées pour adultes existe. 

La mythologie scandinave se trouve souvent dans la production cinématographique, avec des allusions plus ou moins évidentes. Dans Jordskott, la myhtologie devient le sujet. Le rendu visuel s'intègre très bien au fur et à mesure, sans surprises et sans effet spécial appuyé. D'une main de maître, de la même manière que l'on plonge doucement et délicatement dans un songe, on plonge dans cette histoire, sans émotion, simplement en lâchant prise.

Le jeu des acteurs s'adapte très bien à ces contraintes scénaristiques et visuelles. Sans étonnement outrancier, les acteurs acceptent sans scepticisme ni remise en cause ce qui est en train de se produire. Une seule obsession les anime : retrouver les enfants.

On pense à Twin Peaks, on pense aux séries scandinaves que l'on a pu suivre et surtout on pense à son enfance, à cette période où l'on pouvait croire tout ce que l'on y disait. Cette période où la différence n'existe pas et où l'on serait prêt à accepter n'importe quoi pour ce qui compose alors notre monde : la famille. Celle qui se forme ou celle que l'on se crée, celle où l'on se sent en sécurité, celle ou l'extraordinaire peut paraître ordinaire. Rien que pour ce sentiment, il faut voir Jordskott.