La jalousie de Philippe Garrel
Je n'ai pas envie de faire une critique de ce film, que j'ai attendu quelques temps, mais plutôt de livrer des impressions, des réflexions.
La jalousie n'a pas forcément eu l'accueil qu'il mérite en salle. Mais ce n'est pas un film que l'on a envie de partager. Envie de le ressentier, de le voir, de se l'approprier et d'y prendre ce qu'il peut nous livrer. Alors tout est juste: l'écriture du scénario, le jeu des acteurs, le traitement de l'image et la photo. Il n'y a pas d'émotionnel dans ce film, pas de ressenti: c'est une lecture lisse, intemporelle et juste.
De quoi nous parle Philippe Garrel? Des différentes formes d'amour, du couple, de la filiation, du théâtre, de littérature, de l'amitié, de l'intergénérationnel. Tendresse, complicité...et jalousie. Cette jalousie que l'on cherche, et qui n'est jamais là où elle devrait être. Ce drame de la souffrance que provoque, inexorablement, l'attachement à l'autre. Louis et Claudia sont enfermés, prisonniers de leur amour. Peuvent-ils s'en détacher finalement? Cette question de la liberté est centrale dans le film.
Le cinéaste nous livre un film sensible et magistralement intelligent.