La vie d'Adèle, d'Abdélatif Kéchiche

La vie d'Adèle, c'est un film que l'on va voir une première fois, pour la promesse, rare, de voir un chef d'oeuvre. La vie d'Adèle, c'est un film qui nous hante après l'avoir vu. Alors La vie d'Adèle, c'est un film que l'on va voir une deuxième fois, pour exorciser ces visages, tristes ou joyeux, qui nous ont accompagné pendant 3h sur l'écran, et au-delà. La vie d'Adèle est un film que l'on pourrait voir plusieurs fois, au cinéma, parce que l'émotion, ça n'a pas de prix.

La découverte de ce film et sa consécration en tant qu'actrice, c'est Adèle. Adèle Exarchopoulos est la star de ce film, elle efface la beauté de Léa Seydoux pour laisser exploser sa grâce, son jeu sensible et juste à l'écran. Filmée en gros plan, rien ne lui est épargnée: quand elle dort, quand elle mange, quand elle pleure, quand elle est rit. Son émotion traverse l'écran et nous transperce, irrémédiablement. Personne ne peut ête imperméable à cette histoire, pourtant banale, mais interprétée à travers un réalisme saisissant. Kéchiche a-t-il été trop loin? Nul ne peut nier que le tournage a du être éprouvant. Etait-ce nécessaire d'aller aussi loin pour un film? Le spectateur, touché comme rarement, répond oui égoïstement. Les actrices avaient le choix de quitter ce tournage éprouvant, pourtant elle ne l'ont pas fait. Le résultat est là.

La vie d'Adèle est un film qui se voit, qui se vit, et qui sans doute, nous fait ouvrir les yeux sur qui nous sommes, soumis aux sentiments humains.